Comment collecter les eaux de pluie ?

Les jours pluvieux, on se dit que la ressource est inépuisable, et pourtant, lors des périodes sèches, on se rappelle qu’on aurait dû faire des réserves… l’eau de pluie nous arrive gratuitement, il serait dommage de ne pas en profiter ! Il existe de multiples installations possibles pour en bénéficier, de la plus artisanale à la plus sophistiquée, faisons un petit tour d’horizon des solutions possibles.

Comment collecter les eaux de pluie ?

La collecte et le stockage des eaux de pluie est un geste doublement vertueux : pour la planète, car cela permet de réduire la quantité d’eau potable utilisée dans son foyer et donc son empreinte environnementale, et pour ses finances, car la facture d’eau est réduite elle aussi ! Aucune contrainte ne s’applique à l’utilisation de l’eau potable pour l’extérieur de la maison, cependant des règles sont à connaître et à respecter pour une utilisation domestique.

Quel volume de cuve de collecte des eaux de pluie est-il nécessaire?

Le premier système de récolte des eaux de pluie, c’est votre toiture. Selon sa taille et la région dans laquelle vous habitez, vous pouvez espérer récupérer une quantité d’eau plus ou moins importante.

Par exemple, pour une toiture de 100 m² en région parisienne, on peut espérer récolter environ 55 m³/an. Cela peut faire une différence, lorsqu’on compare cette quantité aux 150 m³ généralement consommés par une famille de 4 personnes en une année.

Attention, si votre toiture est composée d’amiante-ciment ou de plomb, il est interdit d’utiliser l’eau qui a ruisselé dessus à l’intérieur de l’habitation. Cette restriction s’applique également aux toitures accessibles (autres que pour la maintenance ou l’entretien).

Il faut prendre en compte également ses besoins pour le dimensionnement de la cuve à installer. Pour l’arrosage du jardin, on retient 50L par m² de pelouse ou de massif. Pour une utilisation dans la maison pour les toilettes, c’est au minimum 24L par jour.

Enfin, la dernière contrainte, et non la moindre, c’est surtout la place disponible pour l’installation de la cuve. Si vous prenez ce besoin en compte dès la construction, vous pouvez installer une cuve enterrée de volume important, sinon il existe des cuves extra-plates et de faible volume qui se glissent contre un mur, pour les espaces restreints.

Vous pouvez donc choisir de 500 à 1500 L pour un petit jardin, jusqu’à 6 ou 9 m³ (soit 6000 à 9000 L) pour un arrosage important, le lavage de la voiture et d’éventuels rajouts d’eau de piscine.

Quel système de collecte des eaux de pluie choisir?

Les cuves que vous trouverez dans le commerce sont généralement en plastique. On peut en acheter de toute taille et toute forme dans les magasins de bricolage. Mais il en existe également en bois, en fibre de verre… et il est possible de fabriquer sa cuve soi-même !

La cuve sera installée sous une descente de gouttière, ou à proximité. Cela demandera quelques adaptations pour détourner les eaux de pluie de leur débouché actuel vers la cuve, avec un système de trop-plein lorsque la cuve sera pleine.

Pensez à couvrir votre cuve. Cela évitera la prolifération des bactéries et des algues dans l’eau, et des moustiques à proximité. Mais surtout, cela évitera les accidents et les noyades d’animaux, voire la chute d’un enfant qui pourrait se noyer. Par sécurité, il est également important de bien la positionner et peut-être de la fixer pour éviter qu’elle ne chavire.

Comment utiliser les eaux de pluie ?

Pour utiliser les eaux de pluie récoltées, le plus simple et le moins onéreux est d’utiliser un système gravitaire. Bien sûr, dans ce cas, vous ne pourrez arroser directement que les éléments situés plus bas que le niveau de l’eau dans la cuve. Il est alors intéressant de surélever légèrement la cuve, pour pouvoir placer facilement un arrosoir sous le robinet placé en partie basse de la cuve.

La deuxième solution est d’installer un système de pompage. Cela nécessitera une alimentation électrique et des travaux plus conséquents, mais c’est indispensable dans le cas d’une cuve enterrée. Il faudra alors penser à filtrer les eaux pour éviter que votre pompe ne s’encrasse trop rapidement et se bouche.  Avec un système de pompage autonome, vous pouvez envisager l’automatisation de l’arrosage de votre jardin, par exemple.

Quelles sont les règles pour l’utilisation des eaux de pluie à l’intérieur de la maison ? 

L’eau de pluie peut être utilisée librement à l’extérieur de sa maison, notamment pour l’arrosage des espaces verts et le lavage de sa voiture. Par contre, pour une utilisation à l’intérieur de la maison, certaines règles sont à respecter.

Cette eau peut être destinée à un usage domestique, mais pas pour l’alimentation. Elle peut donc servir à remplir la chasse d’eau des toilettes, à laver les sols ou encore à laver du linge, à condition d’utiliser un dispositif de traitement de l’eau adapté.

Le stockage de l’eau doit se faire dans une cuve hors sol ou enterrée, mais attention à ne pas y appliquer de traitement anti-gel. Une déclaration d’usage est à effectuer dans votre mairie ou auprès du service en charge de l’assainissement si votre maison est raccordée au réseau d’assainissement collectif. 

Enfin, des règles de sécurité sont indispensables au sein de votre logement, afin d’éviter toute confusion avec l’eau du réseau. Les robinets d’accès doivent être clairement identifiés, à l’aide d’une plaque d’identification comportant la mention Eau non potable et un pictogramme explicite. Ces robinets doivent être verrouillés, ouverts seulement par un outil spécifique non installé à demeure sur le robinet. De plus, il n’est pas autorisé d’installer un robinet distribuant l’eau de pluie dans une pièce où se trouvent des robinets distribuant de l’eau potable, à l’exception des caves, sous-sol et autres pièces annexes comme un garage par exemple.

Il faut bien évidemment penser à entretenir ces installations de manière régulière, et à tenir à jour un carnet d’entretien sanitaire de votre installation.

La pratique de recueillir les eaux de pluie n’est pas nouvelle, elle date des débuts de l’agriculture et de la sédentarisation humaine… mais elle est remise au goût du jour par les inquiétudes concernant la rareté de la ressource, et des volontés d’économie.

Très simple à mettre en pratique en extérieur, cela demande un peu plus de réflexion pour un usage domestique, mais ça peut valoir le coût sur sa facture !