Comment récupérer et utiliser l’eau de pluie ?

Lorsqu’on se soucie de son impact sur l’environnement, et également de sa facture d’eau, on s’intéresse tout naturellement à la récupération de l’eau de pluie. C’est en effet une manière simple de faire baisser à la fois sa facture d’eau et son empreinte environnementale, que demander de mieux ? Quels sont les usages envisageables ? Comment s’équiper ?

Comment récupérer et utiliser l’eau de pluie ?

Selon la région où elle se trouve, une maison d’environ 186 mètres carrés pourrait récupérer environ 190 000 litres d’eau de pluie par an, soit 190 m³. C’est supérieur à la consommation moyenne d’un ménage, alors peut-on imaginer ne plus avoir besoin de se raccorder au système d’eau potable de la ville ?

Les usages possibles pour l’eau de pluie dans la maison

En France, l’utilisation de l’eau de pluie dans la maison est strictement réglementée. Elle peut être récupérée pour un usage domestique, hors consommation alimentaire.

A l’extérieur de la maison, il n’existe aucune restriction ; l’usage de l’eau de pluie récoltée est totalement libre. Elle peut être utilisée pour arroser sa pelouse, son potager, ses massifs de fleurs. C’est aussi une eau tout à fait adaptée pour laver son véhicule.

Par contre, à l’intérieur de la maison, les usages sont restreints par la réglementation. L’eau de pluie peut uniquement être utilisée pour remplir la chasse d’eau des toilettes et pour laver les sols. Si vous installez un dispositif de traitement adapté, elle pourra également être utilisée pour laver son linge.

Attention cependant à la nature de votre toiture : une eau qui a ruisselé sur une toiture contenant du plomb ou de l’amiante-ciment ne pourra pas être utilisée à l’intérieur de votre habitation.

Ces usages sont certes restreints, mais quand on sait que la chasse d’eau représente environ le cinquième de la consommation d’eau de la maison , cela ouvre de belles perspectives d’économies !

Quelle installation pour récupérer les eaux de pluie ?

Une installation spécifique doit être réalisée pour la récupération et le stockage de l’eau de pluie. Une cuve de stockage peut être installée hors sol ou alors être enterrée, il existe de nombreuses solutions à votre disposition. 

Vous pouvez trouver des cuves de stockage toutes prêtes dans le commerce, ou éventuellement fabriquer la votre. Elle ne doit simplement pas avoir subi de traitement anti-gel. 

Il est préférable de choisir une cuve couverte, ce qui évitera la prolifération de moustiques, d’algues et surtout les accidents. Pensez à bien stabiliser, voire fixer votre cuve. Vous pourrez vous passer de pompe seulement si votre cuve est située plus haut que votre point de distribution.

Enfin, n’oubliez pas l’aspect réglementaire : si votre installation est raccordée au réseau d’assainissement collectif, c’est-à-dire si les eaux usées se rejettent dans les égouts, il est obligatoire de faire une déclaration d’usage auprès de votre mairie, auprès du service en charge de l’assainissement. C’est le cas si vous utilisez l’eau de pluie à l’intérieur de votre domicile.

Sécurité et entretien de l’installation 

A l’intérieur de votre habitation, une séparation stricte doit être faite entre l’eau potable, arrivant du système de distribution public, et l’eau de pluie récupérée. Les robinets d’accès doivent être clairement identifiés avec la mention « Eau non potable » et un pictogramme explicite.

De plus, il est interdit d’installer un robinet distribuant l’eau de pluie dans une pièce où se trouvent des robinets distribuant de l’eau potable, sauf dans les caves, sous-sol et autres pièces annexes comme un garage, par exemple.

Enfin, ces robinets devront être bloqués : leur ouverture se fera avec un outil spécifique, qui n’est pas attaché en permanence au robinet.

Les contraintes d’installation et d’usage sont importantes, mais à la hauteur des économies envisageables. Cela vaut la peine d’étudier la question ! Il faudra aussi prendre en compte le coût de l’entretien des installations, réalisé par vos soins ou une entreprise extérieure, et suivi dans un carnet d’entretien sanitaire. Et bien sûr, cela ne vous dispensera pas d’un raccordement au réseau d’eau potable de votre commune !